Le bilan du projet Portrait Nature des Champs Captants au Sud de Lille porté par l’association Entrelianes vient d’être présenté à la presse sous forme d’un journal très complet. https://www.calameo.com/read/00741275057e56014501c
Deux ans de rencontres, de visites de terrains, d’ateliers divers avec les habitants de ces territoires ont conduit à une appropriation progressive de la complexité des enjeux de la préservation de la ressource en eau potable des habitants de la Métropole Européenne de Lille. En effet, la nappe de la craie du Sud de Lille répond à 30 % de ces besoins. Entre pollutions auxquelles elle est exposée liées aux activités agricoles, urbaines et industrielles et les aménagements réduisant les infiltrations nécessaires à sa recharge, la fragilité de la ressource est évidente.
Pour la suite du projet, il s’agira d’affiner la compréhension de la répartition des eaux de pluie entre la nappe et la Deûle. Quels arbitrages faudra-t-il faire pour répondre tant aux besoins de la navigation qu’à ceux des milieux naturels, de la consommation domestique, de l’agriculture ou de l’industrie ? Qui déterminera les priorités ?
EDA est partenaire de ce vaste projet et a participé à l’une des balades proposées, celle d’Houplin-Ancoisne où la « voie verte des captages » permet de longer les différents points de captage en bordure d’espaces agricoles, du Canal de Seclin et de la Naviette (petit canal alimenté par les eaux de ruissellement de la forêt de Phalempin qui se jette dans la Deûle sans bénéficier d’espaces d’infiltration vers la nappe). Les eaux issues des forages d’Emmerin et Houplin et des divers captages sont dirigées vers l’usine de traitement de l’Arbrisseau à Loos avant distribution vers les réseaux d’eau potable de la métropole.
Sur ce secteur, le comblement d’un fossé que nous avons pu observer pour permettre le passage d’engins agricoles pose question : ce comblement est-il voulu afin de favoriser l’infiltration des eaux qui désormais ne peuvent plus s’évacuer ? Si c’est le cas, alors tant mieux pour la nappe, mais rien n’est moins sûr !
Un peu plus loin, les espaces boisés qui bordent la naviette, seuls témoins des anciens « marais maudits » tristement célèbres en ces lieux, pourraient eux aussi retrouver également ce rôle d’infiltration si une partie des eaux de la Naviette y étaient détournée ou une partie des eaux du Canal de Seclin.
Cette ancienne voie d’eau industrielle déclassée sert aujourd’hui de lieu de promenade et est alimentée par une source locale, elle aussi détournée de sa fonction première. Entre l’eau de Phalempin qui file vers la Deûle via la Naviette et l’eau de source qui alimente le Canal de Seclin, nous ne nous étonnons pas de la disparition des marais en ce secteur ou du faible niveau de la nappe !
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