Valoriser, Encourager et Inciter les citoyens à s'engager dans des programmes d'agriculture en ville déjà existants ou à inventer !

Mois : août 2023

Portraits nature des champs captants

Le bilan du projet Portrait Nature des Champs Captants au Sud de Lille porté par l’association Entrelianes vient d’être présenté à la presse sous forme d’un journal très complet. https://www.calameo.com/read/00741275057e56014501c

Deux ans de rencontres, de visites de terrains, d’ateliers divers avec les habitants de ces territoires ont conduit à une appropriation progressive de la complexité des enjeux de la préservation de la ressource en eau potable des habitants de la Métropole Européenne de Lille. En effet, la nappe de la craie du Sud de Lille répond à 30 % de ces besoins. Entre pollutions auxquelles elle est exposée liées aux activités agricoles, urbaines et industrielles et les aménagements réduisant les infiltrations nécessaires à sa recharge, la fragilité de la ressource est évidente.

Pour la suite du projet, il s’agira d’affiner la compréhension de la répartition des eaux de pluie entre la nappe et la Deûle. Quels arbitrages faudra-t-il faire pour répondre tant aux besoins de la navigation qu’à ceux des milieux naturels, de la consommation domestique, de l’agriculture ou de l’industrie ? Qui déterminera les priorités ?

EDA est partenaire de ce vaste projet et a participé à l’une des balades proposées, celle d’Houplin-Ancoisne où la « voie verte des captages » permet de longer les différents points de captage en bordure d’espaces agricoles, du Canal de Seclin et de la Naviette (petit canal alimenté par les eaux de ruissellement de la forêt de Phalempin qui se jette dans la Deûle sans bénéficier d’espaces d’infiltration vers la nappe). Les eaux issues des forages d’Emmerin et Houplin et des divers captages sont dirigées vers l’usine de traitement de l’Arbrisseau à Loos avant distribution vers les réseaux d’eau potable de la métropole.

Sur ce secteur, le comblement d’un fossé que nous avons pu observer pour permettre le passage d’engins agricoles pose question : ce comblement est-il voulu afin de favoriser l’infiltration des eaux qui désormais ne peuvent plus s’évacuer ? Si c’est le cas, alors tant mieux pour la nappe, mais rien n’est moins sûr !

Un peu plus loin, les espaces boisés qui bordent la naviette, seuls témoins des anciens « marais maudits » tristement célèbres en ces lieux, pourraient eux aussi retrouver également ce rôle d’infiltration si une partie des eaux de la Naviette y étaient détournée ou une partie des eaux du Canal de Seclin.

Cette ancienne voie d’eau industrielle déclassée sert aujourd’hui de lieu de promenade et est alimentée par une source locale, elle aussi détournée de sa fonction première. Entre l’eau de Phalempin qui file vers la Deûle via la Naviette et l’eau de source qui alimente le Canal de Seclin, nous ne nous étonnons pas de la disparition des marais en ce secteur ou du faible niveau de la nappe !

Pour en savoir + : https://www.facebook.com/entrelianes/

Les associations Les Tinctoriales et ANTHEMIS

C’est en avril dernier, lors des 48h de l’agriculture urbaine que nous avons découvert l’association Les Tinctoriales qui avait animé un atelier au sein du jardin de cocagne de Villeneuve d’Ascq.

Nous voulions en savoir plus !

L’association est née en 2021 de l’envie d’un collectif d’autodidactes de promouvoir la couleur végétale à partir d’une ressource tinctoriale locale à portée de main, d’explorer de nouvelles manières de valoriser ce potentiel offert et de répondre à un mouvement qui s’amplifie, celui de s’intéresser aux pigments naturels.

Partager, créer, transmettre, se réapproprier les connaissances et les pratiques oubliées pour une montée en puissance quasi exclusive de colorants chimiques naturels, tel est le souhait des adhérents qui ont rejoint l’association. Un juste retour dans un contexte de souci d’un autre regard vers des friches considérées comme verrues témoins du déclin des industries textiles et pourtant si riches de potentialités à redécouvrir de par la variété d’espèces végétales à reconnaître et à valoriser.

L’objectif est de non seulement retrouver les informations et savoir-faire, mais aussi les voies pour se réinventer, démultiplier et concrétiser la fabrication de teintures, d’encres, de pigments dédiés à de multiples usages via l’installation locale d’ateliers divers d’artisanat, d’artistes, un véritable bouillonnement créatif.

Cueillir, collecter les ressources locales issues de déchets alimentaires tels pelures d’oignons, peaux d’avocats… ne suffit pas. Même si cela leur redonne une valeur ajoutée souvent insoupçonnée, produire en abondance une large variété de plantes tinctoriales est indispensable pour donner de l’envergure aux réseaux qui naissent et ne demandent qu’à s’étendre.

Quelques parcelles de jardins tinctoriaux s’intègrent dans d’autres jardins comme celui du jardin de cocagne de Villeneuve d’Ascq, du Trichon à Roubaix, des Bois Blancs ou de Lille Sud.

Cela donne lieu à des ateliers de sensibilisation grand public mais surtout une production qui constitue la base de la montée en puissance de petites entreprises qui se spécialisent déjà dans la fabrication de teintures, d’encres ou de pigments.

Un juste retour au sein d’une région encore riche de son imposant passé industriel. Outre les innovations qui font la renommée du CETI à Tourcoing, les multiples initiatives locales qui se concrétisent au sein de la métropole de Lille sont les bases d’un nouvel élan qui ne demande qu’à s’amplifier : les nanotechnologies sont une voie, mais retrouver les savoirs et les pratiques est aussi une manière de repositionner une activité textile au sein d’une région qui en a été le fleuron des années durant.

… et d’ailleurs

Outre les liens locaux déjà tissés par les Tinctoriales, Géraldine Goyat présente à notre échange prépare avec Radostina de futurs événements avec l’association ANTHEMIS qu’elle vient à son tour de créer répondant à une volonté de tisser des complémentarités nées d’envies partagées de développer plus largement les connaissances autour des plantes tinctoriales.

Il s’agit de passer à un échelon supérieur par une production agricole beaucoup plus importante pour permettre la concrétisation de circuits courts alimentant les filières économiques régionales dédiées à la valorisation de ces récoltes et bien sûr la création d’emplois.

Outre le respect de l’environnement lors de la production à venir de plantes tinctoriales c’est le retour à une biodiversité plus riche qui constitue un des objectifs d’ANTHEMIS : la floraison des plantes ne pourra qu’attirer les insectes et bien-sûr sera propice aux abeilles. Il s’agit de valoriser une agriculture en transition car les surfaces productives seront les alternatives aux « jachères » nécessaires aux agriculteurs d’où la proximité de l’association avec le Germoir situé à Ambricourt dans le Pas de Calais, un lieu atypique au cœur de la campagne qui concrétise la transition écologique, sociale et alimentaire, en lien avec les êtres humains et avec la nature.

Les objectifs de Géraldine rejoignent ceux évoqués ci-dessus par Radostina à savoir : éveil de la curiosité, partage, transmission, prise de conscience de l’importance de chaque plante dans un espace donné.

Leurs premières expériences montrent que défricher ensemble des lieux abandonnés, enlever les pierres et cailloux pour retrouver la terre crée des rapports précieux et inhabituels entre participants : c’est aussi un objectif à ne pas négliger !

Géraldine

contact@les-tinctoriales.fr Prochain atelier : fabrication d’encres à l’Hospice Comtesse lors des journées du patrimoine

anthemis.asso.hdf@gmail.com – contact 06.01.76.66.68 – prochain rendez-vous en octobre au Germoir d’Ambricourt pour une présentation de cette filière productive émergente en Hauts-de-France.