Il s’agit de pouvoir exploiter les 6300m2 situés au-delà du parking transformé en espaces jardinés hors-sol face à la Baraka et qui, en été, servent de terrasse très agréable au restaurant et où ont lieu aussi animations et rencontres.
Le terrain de 6300 m2 a été en partie occupé un certain temps par des Roms qui ont brûlé des fils électriques pour récupérer le cuivre, occasionnant, de ce fait, une pollution aux métaux lourds et hydrocarbures sur de larges zones. La MEL, propriétaire du terrain, l’avait mis en concession à la Société Mixte Ville renouvelée pour sa vente en vue d’un projet immobilier.
A la fin de la concession, le terrain n’a pas été vendu, en partie grâce au mur d’enceinte de l’ancienne usine, gardé pour son intérêt au patrimoine industriel. La Métropole Européenne de Lille – MEL- s’est alors intéressée au projet de ferme urbaine porté par le collectif des paysans urbains du Trichon et a consenti à une convention d’occupation temporaire par l’association et un financement par un marché de recherche et développement (R&D) pour y reconstituer un sol vivant en vue d’y installer une ferme maraichère en auto-récolte.
Cette recherche a été menée avec l’université de Lille, de la côte d’opale et un bureau d’étude. Divers essais de cultures sur sols aux constitutions différentes dont une polluée ont été menés pendant trois années. A la fin du marché, le modèle économique de ferme en auto-récolte a été revu à partir des constats suivants : Sur les 6300 m2, seuls 3000 m2 représentent une surface agricole utile, l’offre d’abonnement à l’auto-récolte n’a pas été suffisamment attractive pour les habitant·e·s du quartier, le travail de reconstitution d’un sol est un travail au temps long et 3 ans ne suffisent pas. Enfin le renouvellement de la convention d’occupation temporaire à fin 2025 est incertain.
Les membres du collectif des paysans urbains du Trichon portent un nouveau projet sachant qu’il reste aléatoire malgré la ténacité et l’engagement permanent qu’ils vont devoir déployer pour réussir à le concrétiser. Un maraîcher va être embauché pour effectuer 21h par semaine et pratiquer un maraîchage bio intensif sur environ 3000 m2 pour une production revendue, en partie, à Baraka puisque le label Ecocert a été obtenu. Le reste, (environ 1200m2) est dédié à une forêt comestible créée et entretenue par les adhérent.e.s de l’association.
Juliette Lamy, salariée du collectif, poursuit les animations qui valorisent les liens avec les habitants du quartier, les centres sociaux, les écoles : deux éléments très importants dans le cadre de la transition des villes durables mais qui, ne bénéficiant pas de subventions suffisantes, reposent sur un dévouement bénévole remarquable. Des incertitudes menacent encore ce projet qui pourrait pourtant s’avérer exemplaire s’il bénéficiait de soutiens pour l’installation de serres sur le terrain afin d’assurer une production sur une plus large partie de l’année afin de fidéliser une clientèle et obtenir des marchés publics pour fournir quelques cantines scolaires par exemple. La MEL a déposé un dossier européen dit HUMUS qui pourrait enfin apporter une note d’optimisme et permettre de poursuivre au-delà du mois de juin.
https://fermeurbainedutrichon.fr/a-la-une/la-nouvelle-charte-du-trichon-est-signee
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Juliette L.
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